Selon la Banque Mondiale, le montant des recettes cumulées des autorités publiques de 45 pays dans le monde qui perçoivent déjà des revenus de la taxation du CO2 ont atteint les 33 milliards US $.
Ces différentes initiatives couvriront en 2018 20% des émissions mondiale de GES (Gaz à Effet de Serre). Malgré la hausse importante du prix du carbone dans le cadre du système d’échange d’émissions européen (EU-ETS), le prix actuel du CO2 reste bien en dessous de la fourchette des 40 à 80 US $ nécessaire, selon la Commission de Haut Niveau pour le prix du carbone, pour contenir la hausse des températures mondiales en dessous de 2° d’ici la fin du siècle.
Toutes ces informations et bien d’autres encore sont disponibles via le tableau de bord du prix du carbone de la Banque Mondiale et via le rapport annuel ‘State and Trends of Carbon Pricing’.
La Belgique n’a pas encore de taxation carbone spécifique en place. Une enquête récente menée par le service fédéral des changements climatiques révèle que le Belge considère plutôt favorablement l’idée d’une taxe carbone.
L’Emission Trading System (EU-ETS) existe en Europe depuis le 1er janvier 2005. Ce système, qui constitue la pierre angulaire de la politique climatique européenne, a introduit un prix du carbone fondé sur le marché pour les (grandes) entreprises qui relèvent de ce système. Quelque 45 % des émissions de CO2 en Europe sont tombent sous la coupe de l’ETS. Certains secteurs ne relèvent pas de l’ETS. Les principaux sont le transport, les bâtiments, l’agriculture et l’industrie moins énergivore.
Nous constatons que plusieurs pays européens ont également pris l’initiative d’instaurer un prix du carbone également pour ces secteurs non-ETS. Ce sujet a fait débat l'année écoulée en Belgique, ledit « National Carbon Pricing Debate ». La FEBEG était impliquée tout au long de ces débats dont les résultats ont été présentés le vendredi 29 juin 2018. Durant l’événement de clôture, lors duquel il s’est avéré que l’introduction d’un prix du carbone pour les secteurs non-ETS était largement soutenue par de nombreux intervenants en Belgique, Thomas Leysen a déclaré qu’un prix du carbone en Belgique était indispensable, possible et urgent. La FEBEG a également rédigé un point de vue sur le sujet.
La FEBEG estime qu’un prix du carbone pour les secteurs non-ETS peut se révéler utile pour la transition vers une société à faible intensité de carbone. Pour ce faire, plusieurs conditions préalables doivent être remplies : l'électricité et le gaz doivent être exemptés d’un prix du carbone, ils seront en effet les moteurs de la transition ; les moyens libérés pour l’instauration de ce prélèvement doivent être intégralement consacrés au financement de la transition énergétique et climatique ; et il est nécessaire de pouvoir compter sur un large soutien au niveau politique et social et de créer un cadre stable qui favorise une évolution prévisible du prix du carbone.
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