2020 restera dans les annales belges et mondiales comme l’année du Covid-19. Nous risquons de nous en souvenir longtemps comme un témoignage de la fragilité de nos sociétés, de l’homme en général, et de l’économie en particulier. Le confinement décrété dans quasi toute l’Europe a permis de limiter les pertes humaines en désengorgeant les hôpitaux. Mais il envoie également une onde de choc inédite dans l’économie européenne et belge, avec par exemple en Belgique près du quart des salariés mis en chômage temporaire.
Dans ce contexte, le secteur de l’énergie a été décrété ‘secteur essentiel’. Les producteurs se sont mis en ordre de bataille pour préserver leur capacité opérationnelle, et les fournisseurs pour livrer leurs clients dans ces circonstances difficiles. Partout des plans de contingence pointus et détaillés ont été mis en œuvre pour garantir la disponibilité des outils de production et des équipes pour les faire tourner. La FEBEG félicite ses membres et en particulier leurs employés pour ce professionnalisme sans faille. La sécurité d’approvisionnement n’a à aucun moment été mise en danger.
Une très récente étude d’Arthur D Little démontre en effet que les acteurs du secteur du gaz et de l’électricité sont en moyenne en perte structurelle depuis plusieurs années en Belgique et confirme les analyses de la FEBEG. Une situation qui contraste avec la profitabilité des acteurs sectoriels dans les pays voisins.
La crise du Covid-19 risque de faire de 2020 une année particulièrement difficile pour nombreux de nos membres. Ils sont en effet confrontés à une double peine : une perte avérée de volumes qui se conjugue à une baisse exceptionnelle des prix sur les marché de gros. ‘A perfect storm’ en quelque sorte pour le chiffre d’affaires mais plus importante encore pour les marges de nos membres. Sur le plan des marges, s’ajoute le risque de défaut de paiement, qui affectait déjà de manière considérable la rentabilité des fournisseurs, et ne pourra mécaniquement qu’augmenter. Nous prévoyons une augmentation des défauts de paiement de l’ordre de 50 à 100%. De nombreux clients, tant particuliers que professionnels, demandent des aménagements de paiements, des diminutions d’acompte. Ces demandes sont examinées individuellement et au cas par cas par nos membres.
A l’heure où l’entièreté de l’économie souffre, les membres de la FEBEG assument leurs responsabilités par rapport à l’approvisionnement de leurs clients et ils les accompagnent au travers de la crise la plus grave que notre pays ait connue depuis 1929. Considérant la situation financière préoccupante du secteur et la crise exceptionnelle que nous traversons, la FEBEG demande que les autres acteurs de la facture finale de gaz et d’électricité assument également leur part des défauts de paiements clients (les gestionnaires de réseaux pour les parts frais de transport et de distribution, et les autorités publiques pour la part taxes et prélèvements), ce pendant une période liée au confinement et à ses conséquences ultérieures. Il y va de la survie du secteur et de sa capacité financière à mener à bien la transition énergétique en cours.
General Manager, FEBEG