Un défi de taille pour la sécurité d’approvisionnement électrique
Avec la loi sur la sortie du nucléaire, la Belgique est confrontée à un défi exceptionnel pour garantir la sécurité d’approvisionnement également après 2025. Cette décision implique que 6 GW de capacité de base sortent du mix énergétique belge.
Le gestionnaire de réseau de transmission a calculé que 3,6 GW de nouvelles capacités pilotables sont nécessaires à l’horizon 2025. Des mesures doivent donc être prises d'ici 2025 pour faire en sorte que des investissements soient réalisés pour maintenir la capacité existante et en créer de nouvelles.
Comme les revenus des marchés de l'électricité ne suffisent pas à eux seuls pour attirer les investissements nécessaires, le gouvernement a préparé, au cours de la législature, un projet de loi pour un marché des capacités (CRM) ouvert à la production, au stockage et à la gestion de la demande ainsi qu'à la participation internationale. Malheureusement, ce projet de loi, qui est vital pour la sécurité d'approvisionnement et donc pour la prospérité du pays, n'a toujours pas été définitivement approuvé par le gouvernement.
Un dossier urgent
2025 … cela paraît loin, mais en termes industriels c’est demain ! La complexité légale et technique de ce dossier et les délais d’obtention de permis demandent une action rapide du gouvernement fédéral. Pour disposer de suffisamment de capacités existantes et nouvelles à l’horizon 2025, il est crucial que les premières enchères de capacité aient lieu au plus tard à la fin 2021, ce qui offrirait à peine 4 ans de délais pour construire les nouvelles centrales et bien sûr pour les rendre pleinement opérationnelles.
Selon la FEBEG, le projet de loi CRM est donc l'un des dossiers urgents que ce gouvernement devrait pouvoir finaliser même en affaires courantes !
Il est primordial que les travaux sur ce dossier se poursuivent en 2019. Cela implique que le gouvernement fédéral adopte la loi en deuxième lecture et que le Service Public Fédéral, la CREG et Elia soient mandatés pour continuer à travailler sur cette loi afin que le dossier puisse être traité en temps utile avec la Commission européenne. Après tout, il reste encore beaucoup de travail à accomplir. Le projet de loi fixant les principes généraux du système doit être complété par des arrêtés royaux définissant les paramètres opérationnels du marché de capacités. Une telle approche permettrait encore de soumettre une notification officielle à la Commission européenne début 2020. Une perte de 6 mois à 1 an dans ce processus long et complexe menacerait de mettre en danger le timing serré.