La Belgique est plutôt bien placée du point de vue de la sécurité d’approvisionnement en gaz par rapport à d’autres pays européens, mais une contraction des livraisons dans les pays limitrophes aura un impact similaire sur les prix à l’échelle continentale et donc aussi en Belgique. Pour limiter cet impact il faut impérativement jouer les cartes de la solidarité et de la sobriété énergétiques.
Cependant, il faut mettre les choses en perspective et constater que le gaz (naturel) reste(ra) un vecteur énergétique de grande importance en Belgique:
- Le gaz constitue un peu plus d’un quart (26,8%) de la consommation finale d’énergie en Belgique.
- En 2021, les centrales électriques au gaz ont produit un peu plus d’un cinquième de la production totale d’électricité en Belgique (22,6%, un chiffre en recul par rapport à 2020). Ces centrales gaz pilotables sont réellement indispensables pour assurer la sécurité d’approvisionnement et l’équilibre du réseau électrique.
- Les fournisseurs desservent quelque 3.353.000 points de livraison de gaz en Belgique. Ce nombre a connu une croissance moyenne de 1,8% par an au cours des douze dernières années, avec une moyenne annuelle d’environ 53.000 nouvelles connexions.
- Nous consommions en 2021 environ 190TWh de gaz en Belgique dont un peu plus de la moitié (53,5%) sur les réseaux de distribution, à peu près un quart (24,5%) dans l’industrie et un peu moins d’un quart (22%) pour la production d’électricité. La consommation de gaz belge représente environ 5% de la consommation de gaz européenne (EU-27).
- Le stock souterrain de gaz belge situé à Loenhout (province d’Anvers) pèse 8TWh, soit un peu plus de 4% de notre consommation nationale annuelle. Ce volume de stockage belge est assez modeste à l’échelle européenne puisque la capacité européenne (EU-27) totale de stockage en gaz s’établit à 1.111 TWh. Le niveau actuel des stocks de gaz est plutôt bon avec un taux de remplissage de 86% au niveau européen et 84% au niveau belge (niveau de stockage au 17/09/2022).
- La Belgique est une plaque tournante du gaz en Europe du Centre-Ouest et s’appuie sur des fournisseurs principaux réputés amis et fiables : La Belgique dispose d’un mix d’importation de gaz (2020) principalement constitué de pays d’origine amis et à la fiabilité éprouvée. La Norvège et les Pays-Bas sont respectivement nos premiers et seconds fournisseurs et cumulent ensemble près des trois quarts de nos importations nettes de gaz. Le Qatar, les Etats-Unis et le Royaume-Uni complètent le tableau des principaux fournisseurs. Le gaz Russe ne constituait au début de la crise actuelle qu’une fraction (moins de 7%) aisément substituable de nos importations de gaz. Cette part de déjà faible de gaz russe a fortement régressé depuis.
- La Belgique est très interconnectée sur le plan gazier et exporte une grande partie de ce qui transite dans ses installations et sur ses réseaux. Ce statut de porte d’entrée du gaz en Europe Centre-Ouest fait que nous recevons à nos frontières deux fois plus de gaz que nous n’en consommons.
- Notre pays a en outre la chance de disposer avec Zeebrugge d’un terminal pour gaz naturel liquide (GNL) performant. Sa capacité de regazéification annuelle de 104TWh correspond à plus de la moitié de la consommation annuelle belge de gaz. D’autres pays tel l’Allemagne cherchent à construire des terminaux LNG le plus rapidement possible. Les fournitures de GNL en Europe sont cruciales pour se substituer au gaz russe qui fait défaut.