La récente étude PwC commanditée par les régulateurs belges est parlante. Le marché de l’énergie au détail belge réagit aussi rapidement à la baisse qu’à la hausse des prix de gros. Cela démontre à tout le moins qu’il fonctionne bien en faveur du consommateur, et que la concurrence est vive sur le marché belge de l’énergie.
Le consommateur belge bénéficie actuellement de prix de l’électricité et du gaz globalement plus attractifs que ceux constatés dans les pays voisins (à l’exception de la France qui est un cas très particulier pour l’électricité).
A l’heure où nous écrivons ces lignes, les prix de gros sur les marchés gaziers représentent une fraction de ce qu’ils ont été au plus fort de la crise. Les prix de l’électricité les accompagnent à la baisse. Cette fois, peu de voix se font entendre pour se plaindre de la corrélation des prix entre ces deux vecteurs énergétiques.
Nous ne pouvons que nous en réjouir. La situation est globalement rassurante, même si encore beaucoup d’inconnues subsistent quant aux prix qui seront constatés au début de la saison de chauffe 2023-2024.
Parallèlement à ces nouvelles plutôt positives pour les consommateurs, la FEBEG constate la détérioration persistante de la situation financière des principaux fournisseurs de gaz et d’électricité belges.
Nous l’avons souvent répété lors de ces deux dernières années, les fournisseurs sont exposés en amont de leurs clients aux aléas du marché. Ils ont subi cette crise de plein fouet avec pour conséquence des résultats financiers négatifs en 2022, ce pour la deuxième année consécutive. Les fournisseurs ont payé des prix de gros inédits et extrêmement élevés qu'ils ne pouvaient transmettre à leurs clients disposant d'une garantie de prix fixe.
Nous détaillons plus loin cette situation « en apparence » paradoxale dans un article consacré à l’étude par SIA-Partners des résultats 2022 des principaux fournisseurs belges de gaz et d’électricité. La question des impayés irrécouvrables et la manière dont ils grèvent ces résultats financiers est également couverte par cette étude.
En cas de crise, seul le temps long, ainsi qu’une analyse à tête reposée et avec un certain recul permettent de tirer des conclusions pertinentes sur les conséquences pour les diverses parties prenantes.
A la FEBEG, ce travail d’analyse a débuté et il semble bien que les constats effectués pourraient battre en brèche nombre d’idées reçues. Nous appelons les autorités politiques et les régulateurs à tenir compte de ces constats dans l’élaboration des politiques énergétiques futures.