Des coûts en hausse, des revenus incertains. Tel est, en résumé, le tableau de l'avenir des projets éoliens terrestres flamands. Le bureau d'étude 3E, mandaté par la FEBEG et VWEA/ODE, a étudié la sécurité d'investissement pour les nouveaux projets éoliens terrestres après 2023.
L'étude (disponible uniquement en néerlandais) montre que les investisseurs sont confrontés à la hausse des coûts. Les prix des turbines ont augmenté de 30 à 40 % en 2021-2022. Cette évolution est aggravée en Flandre par les restrictions de hauteur, qui obligent de nombreux développeurs à installer des turbines plus petites que ce qui est normalement possible. Les coûts de gestion et d'entretien ont augmenté d'un tiers et les coûts de financement ont également grimpé.
En conséquence, le LCOE (Levelized Cost Of Energy), le coût nivelé de l'électricité, se situe aujourd'hui entre 73 et 85 euros par mégawattheure (MWh), soit 31 % de plus que le LCOE pour la période 2016-2020. Le LCOE est le revenu moyen nécessaire pour couvrir les coûts de construction et d'exploitation d'une turbine.
Par ailleurs, les revenus sont incertains : les prix de marché attendus se situent entre 59 et 78 euros par MWh, sans garantie que les prix sur le marché à court terme atteindront le niveau visé pendant 20 ans au moment de la production éolienne. De plus, le risque de développement et d'obtention de permis reste élevé pour de nombreux projets, et il y a un manque de contrats à long terme sur le marché. Lorsque les vendeurs ou les investisseurs souhaitent conclure des contrats à terme de 10 à 20 ans, les acheteurs sont plus enclins à préférer des contrats de 2 à 3 ans, et une remise commerciale pour les contrats à long terme.
Marc Van den Bosch, general manager FEBEG : «Si l'objectif du gouvernement est de poursuivre le développement de l'éolien terrestre, il reste indispensable de mettre en place un mécanisme qui couvre les risques de prix et d'investissement, et qui complète les revenus du marché s'ils s'avèrent insuffisants.»
Les observations de 3E ne s'appliquent pas seulement à la Flandre. De nombreux pays d'Europe occidentale continuent d'offrir une sécurité d'investissement aux développeurs de projets éoliens terrestres par le biais de diverses formules. Ces mesures s'inscrivent également dans le cadre des réglementations européennes existantes et soutiennent l'ambition européenne de devenir climatiquement neutre d'ici 2050.
La FEBEG et la VWEA plaident donc pour que, dans l'attente d'un éventuel nouveau système, le niveau actuel de soutien à l'éolien terrestre soit revu. Dans le cas contraire, il est peu probable que la valeur marchande de l'énergie éolienne soit suffisante pour financer et rentabiliser de nouveaux investissements dans l'éolien terrestre en Flandre. Cela aurait un impact négatif non seulement sur les investisseurs dans l'énergie éolienne, mais aussi sur les objectifs flamands en matière d'énergie éolienne terrestre.