Rien de tel que de regarder dans le rétroviseur pour mieux comprendre le besoin de capacités pilotables dans le système électrique.
Récemment plusieurs tempêtes ont balayé notre pays. Une véritable aubaine pour la production éolienne qui a atteint à cette occasion des niveaux records. Il y a cependant un revers à la médaille, car au-delà de certains niveaux de vent, les éoliennes se coupent automatiquement en mode de sécurité. Cet événement exceptionnel a eu lieu le 18 février dernier au plus fort de la tempête ‘Eunice’ au large de la côte Belge. L’ensemble des éoliennes offshore se sont coupées automatiquement pendant environ deux heures, passant en quelques dizaines de minutes d’une production quasi maximale sur base d’une capacité nominale de 2,2 GW… à rien. Un choc heureusement planifié et anticipé par le gestionnaire de réseaux de transmission et par les acteurs de marché.
Analysons maintenant l’année 2021 dans son ensemble et voyons quelle a été la couverture minimale et maximale de la consommation finale d’électricité via les énergies renouvelables intermittentes :
- Le minimum a été observé le 24/12/2021 à 10 :00 PM où 185 MW de production ENR (vent + PV+ petite biomasse) étaient produits pour une consommation totale de 8.478 MW. Un taux de couverture ENR d'à peine 2,2%.
- Le maximum a été observé 21/05/2021 où 6.666 MW de RES de production ENR (vent + PV+ petite biomasse) étaient produits pour une consommation totale de 9.778 MW. Un taux de couverture ENR de 68,2%.
On le voit via bien à la lumière de ces exemples extrêmes, des capacités pilotables sont indispensables pour rencontrer la demande à tout instant dans le système électrique global.
Les centrales gaz sont, parmi d’autres capacité pilotables (gestion de la demande et stockage par ex.), particulièrement bien positionnées pour jouer ce rôle, encore plus lorsque les quantités d’énergie demandées sont importantes et requises sur de longues durées.
Le graphique ci-dessous illustre que les centrales gaz belges ont été utilisées fréquemment et en toute saison pour jouer ce rôle d’équilibrage entre la production et la demande finale d’électricité.