Le développement de l’éolien est en berne en Wallonie alors que cette filière est centrale pour atteindre les objectifs ‘énergie et climat’ fixés par l’Union européenne. En 2014, seules 9 éoliennes terrestres ont été installées sur le territoire wallon, souvent au terme de parcours du combattant procéduriers coûteux en temps et en argent. L’éolien wallon subit également les conséquences cumulées de la crise des certificats verts, de la baisse structurelle des prix de l’électricité sur les marchés de gros, de l’application de tarifs d’injection sur le réseau de distribution, ou encore de la redevance sur les certificats verts. La rentabilité des investissements dans l’éolien est désormais clairement sous pression.
C’est dans ce climat d'investissement déjà peu favorable que se généralise l’instauration par les communes de taxations des éoliennes. Une mesure discriminatoire qui s’apparente à un coup de plus porté à une filière qui n’en demandait pas tant. Les plafonds de taxation préconisés par l’exécutif régional sont de 12.500 €, 15.000 € et 17.500 € selon la puissance installée.
La FEBEG demande instamment au gouvernement wallon de réévaluer cette mesure qui risque de briser les ailes du renouvelable en Wallonie et qui est contraire à l’esprit de la Directive Européenne 2009/28 demandant aux Etats membres et aux Régions d’adopter des mesures favorisant le développement des énergies renouvelables. La Wallonie fait d’ailleurs cavalier seul en Belgique: la Région Flamande a émis en 2011 une circulaire interdisant la taxation, par les pouvoirs locaux, des constructions pour la production d’énergies renouvelables.
Vincent Deblocq, Advisor FEBEG en charge des dossiers wallons: «Le Gouvernement wallon s’est engagé dans sa déclaration de politique régionale à développer les énergies renouvelables à un coût sociétal supportable et maitrisé, et à prendre des mesures pour faciliter leur intégration au marché. La production d’électricité renouvelable ne peut devenir source de profit pour les pouvoirs publics locaux, au détriment des consommateurs finaux, citoyens ou entreprises. L’accumulation de vents contraires risque de priver la Wallonie des opportunités offertes par la transition énergétique en termes de retombées économiques, de développements technologiques et d’emplois directs et indirects.»