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6 février 2019

Qu’ont en commun les gilets jaunes, Katowice et les SUV ? Beaucoup plus que vous ne le pensez...

La contestation des gilets jaunes fait la une des médias quotidiennement. Les gens protestent notamment contre les prix élevés des carburants, mais ils souhaitent surtout une amélioration de leur niveau de vie. Les actifs en situation de précarité sont le terreau des partis extrémistes.

Lors du sommet sur le climat de Katowice en décembre, des avancées poussives ont été enregistrées dans la réalisation des accords de Paris. Les objectifs européens pour 2030 sont ambitieux : 32,5 % d’amélioration de l’efficacité énergétique, 32 % d’énergie renouvelable et 40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il est clair que des efforts importants devront être réalisés dans les secteurs du bâtiment et du transport.

Au début du mois de janvier, le VAB nous apprend qu’en raison de la popularité des modèles de voiture de types SUV, la consommation moyenne et les frais de carburant pour de nouveaux véhicules achetés en 2019 seront supérieurs par rapport à 2018. Et les émissions de CO2 du parc automobile que les ménages achèteront en 2019 augmenteront.

Pour répondre aux exigences des gilets jaunes, toutes sortes de propositions apparaissent dans la presse, notamment la réduction de la TVA à 6 % sur l’électricité ou intégrer les prix des carburants dans l’index. Parfois, ce sont les mêmes organisations qui estimaient que les ambitions de Katowice étaient trop modérées et qui plaident aujourd’hui pour une réduction de la TVA sur l’électricité. Pourtant, nous savons que la diminution de la TVA ou l’intégration du carburant dans l’index sont en réalité des subsides à la consommation qui ont un effet contraire aux objectifs en matière d’efficacité énergétique et d’émissions de CO2 que nous souhaitons atteindre.

En tant que Fédération des Entreprises électriques et gazières, je devrais me réjouir des propositions visant à réduire la TVA sur l’électricité. Cela place un des produits que nous représentons dans une meilleure position concurrentielle que d’autres vecteurs énergétiques. Je ne suis pourtant pas partisan d’une réduction de la TVA. Pourquoi ? À la fin de la législature précédente, nous avons constaté le chaos provoqué par une diminution de la TVA pour les ménages. Une diminution pour tout le monde n’était pas possible, car elle aurait provoqué un trou trop important dans le budget. Contentons-nous d’une diminution pour les ménages. Cela a entraîné de nombreuses incertitudes : quid de l’indépendant qui habite au-dessus de son établissement ? Quid de l’indépendant à titre complémentaire ? Quid des maisons de repos, etc. Conséquence : une publicité négative pour le secteur et des soupçons de fraude qui – après une étude approfondie – se sont révélés incorrects.

Comment pouvons-nous relier l’histoire des gilets jaunes, de Katowice et des SUV ? La politique sociale doit en premier lieu être menée dans le cadre d’une politique sociale globale et non dans diverses législations sectorielles telles que la politique énergétique. S’il existe un problème de pouvoir d’achat, il faut examiner en premier lieu la pression fiscale sur les bas salaires. Dans la politique énergétique, nous devons veiller à offrir du confort aux clients et de l’efficacité énergétique. Par confort, je veux dire de la lumière, du chauffage et des déplacements, et s’assurer que les ménages qui éprouvent des difficultés consomment le moins d’énergie possible pour se chauffer et se déplacer. Misons sur une amélioration de l’efficacité énergétique pour ainsi garantir le confort, et non pas en offrant des subsides à la consommation.


Marc Van den Bosch
General Manager, FEBEG asbl

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