Dans un article récent de la newsletter FEBEG, nous traitions de la nécessité de modifier certains paramètres du marché de rémunération de capacité (CRM) en Belgique. Il y a un nouveau développement à cet égard, lié à une étude commanditée par les autorités compétentes, étude dont les résultats corroborent les préoccupations que nous avions soulevées quant au fonctionnement actuel du CRM.
L'étude réalisée par Compass Lexecon, à la demande du SPF Energie, a été partagée avec les acteurs du marché. Cette étude rejoint l’analyse de la FEBEG, notamment concernant les défis significatifs auxquels sont confrontées les capacités existantes sur le marché.
La FEBEG avait déjà souligné que les capacités existantes rencontrent des difficultés d'accès à des contrats à long terme, voire impossibles à obtenir, en raison de seuils d'investissement trop élevés et de critères de coûts d'investissement trop restrictifs. L'étude de Compass Lexecon confirme ces observations et suggère des changements pour remédier à ces problèmes.
L'étude met notamment en évidence la complexité du système belge par rapport à d'autres pays européens ayant mis en place un CRM. Les conditions pour obtenir des contrats pluriannuels pour les capacités existantes sont considérablement plus rigides en Belgique, ce qui crée des obstacles significatifs.
L’un des points cruciaux soulevés par la FEBEG et confirmé par l'étude concerne le plafond de prix intermédiaire (IPC – Intermediate Price Cap). La comparaison avec d'autres pays européens révèle que la valeur de l'IPC en Belgique se distingue. Dans certains pays voisins, l'IPC est soit inexistant, soit beaucoup plus élevé.
En réaction à cette étude, nous exhortons les autorités à prendre des mesures rapides pour mettre en œuvre des améliorations pour les centrales existantes. Ces ajustements sont cruciaux pour permettre aux capacités existantes d’effectuer les investissements nécessaires (grands entretiens, prolongation de vie, etc.) pour rester dans le marché, car l'année 2025 sera la première année où les risques de problèmes d'approvisionnement devront être résolus par le CRM.
Marc Van den Bosch, directeur général de la FEBEG : « Le CRM est un instrument clé pour garantir la sécurité d'approvisionnement. L'étude de Compass Lexecon confirme certaines de nos inquiétudes et souligne la nécessité urgente d’améliorer le CRM pour assurer la participation efficace des capacités existantes. Il est impératif d'agir rapidement afin d'éviter des lacunes dans notre approvisionnement énergétique dès 2025. »