
Au printemps dernier, la FEBEG évoquait les premiers pas vers un écosystème belge de l’hydrogène. Quelques mois plus tard, le constat est nuancé : si la dynamique européenne reste forte, la filière marque le pas en Belgique, confrontée à des défis réglementaires, économiques et infrastructurels. Pourtant, les fondations posées par le gouvernement fédéral et les Régions permettent d’envisager une relance stratégique, à condition de maintenir le cap politique et réglementaire.
À l’échelle européenne, la stratégie RePowerEU et la directive RED III fixent des objectifs ambitieux pour l’hydrogène renouvelable (RFNBO - Renewable Fuels of Non-Biological Origin), notamment dans l’industrie et la mobilité. Mais la mise en œuvre reste complexe : les exigences de traçabilité, les délais d’approbation des projets et le coût élevé de l’électrolyse freinent les investissements. La Belgique n’échappe pas à ces contraintes, d’autant que l’accès à une électricité décarbonée compétitive reste limité.
L’accord de gouvernement annonce une analyse comparative des mécanismes de soutien aux réseaux hydrogène dans les pays voisins, afin d’évaluer leur impact sur les coûts et la compétitivité des entreprises belges.
Le rôle de la Belgique comme hub pour le transport de l’hydrogène et de ses dérivés est affirmé, en lien avec les activités portuaires et industrielles. Le Port of Antwerp-Bruges et le North Sea Port, en particulier, sont appelés à jouer un rôle stratégique dans l’importation, le stockage et la distribution d’hydrogène. Des projets d’interconnexion avec les pays voisins (Allemagne, Pays-Bas, France) sont en cours, et la Belgique participe activement aux discussions sur le réseau européen de l’hydrogène (Hydrogen Backbone). Cette infrastructure de de transport permet aussi d’intégrer une production locale et belge d’hydrogène bas-carbone.
Dans ce contexte, il est essentiel de garder la porte ouverte à cette filière. de toute origine reste une composante incontournable de la transition énergétique, notamment pour décarboner les secteurs difficiles à électrifier comme certains processus dans la pétrochimie, la sidérurgie ou le raffinage. C’est particulièrement pertinent pour la Belgique, dont les activités industrielles portuaires et pétrochimiques sont fortement consommatrices d’hydrogène.
La FEBEG appelle donc à l’établissement d’une stratégie hydrogène belge réduisant le coût système de la transition énergétique tout en maintenant la compétitivité de l’industrie belge.