Eurelectric, dont la FEBEG est membre, vient de publier son « Power-Barometer 2024 ».
Des faits et des chiffres souvent surprenants. Une vue chiffrée transversale et continentale sur la transition énergétique et le rôle de l’électrification.
Quelques éléments forts de cette édition 2024 :
- Aucun autre secteur ne décarbonise plus rapidement de la production d’électricité. Cela positionne cette énergie à la pointe de la décarbonation de l’économie européenne. Electrifier reste la priorité pour diminuer la consommation d’énergie et les émissions de GES. La part des énergies fossiles dans la consommation finale globale d’énergie diminue mais lentement.
- Paradoxalement on constate une stagnation de la consommation d’électricité en Europe au cours de la dernière décennie, ce sur fond de sobriété et d’efficacité énergétique accrues, mais aussi malheureusement de destruction de la demande industrielle d’électricité. NB : En revanche la part de marché de l’électricité progresse structurellement en Chine sur le même période.
- Les énergies renouvelables dominent désormais clairement le mix de production d’électricité européen (50% de la production au premier semestre 2024). Nous aurons cependant besoin de toutes les technologies propres pour atteindre les objectifs EU.
- Les prix volatils et parfois négatifs sur les marchés de gros court terme (spot markets) posent des problèmes pour les investisseurs (notamment en RES). Il faut s’orienter vers des contrats long-terme et des CfD pour complémenter ces marchés et sécuriser les investissements.
- L’industrie a un potentiel avéré d’électrification. Cependant, seul 4% du chauffage de processus industriel est actuellement électrifié. L’électrification de l’industrie en général stagne à 33% alors que 66% d’électrification est à portée de main.
- L’électrification du transport traverse un épisode de croissance difficile. Pour atteindre les objectifs 2030, l’industrie européenne doit délivrer des modèles abordables, particulièrement dans le milieu de gamme. Il faut mettre les bouchées doubles pour le déploiement d’infrastructures de charges (implémentation AFIR).
- L’électricité qui est le vecteur énergétique le plus décarboné est aussi paradoxalement le plus taxé. Un rééquilibrage s’impose aux dépens des énergies plus carbonées, notamment pour faire décoller le déploiement des très efficaces pompes à chaleur qui stagne actuellement.
- Les réseaux doivent accompagner voire précéder la transition énergétique. Des investissements considérables sont nécessaires, mais ils peuvent être limités notamment en anticipant certains investissements et en mettant en œuvre davantage de flexibilité favorable aux réseaux.
Pour accélérer la transition et rencontrer les objectifs EU à l’horizon 2030, Eurelectric préconise la stratégie des 4 ‘i’s : Implementation ; Investment Certainty ; Infrastructure Development ; Industry Electrification.
La FEBEG rejoint largement ce diagnostic qui s’applique bien au niveau de notre pays et de nos Régions qui se situent au cœur de l’Europe et sont extrêmement interdépendants des développement légaux, normatifs, économiques et géopolitiques au sein de l’Union européenne.
Pour davantage de chiffres et de perspectives, télécharger ici le « Power-Barometer 2024 » complet et détaillé (85 slides).