L’augmentation brutale des prix du gaz sur les marchés internationaux et celle dans son sillage des prix de l’électricité mettent les clients, les fournisseurs et les politiques sous haute pression.
Prenons du recul pour ne pas réagir sous la pression
Mettons la poussée actuelle des prix en perspective et distinguons en les éléments structurels - tels l’augmentation des prix des émissions de CO2, la demande accrue de gaz pour remplacer le charbon etc. - des éléments conjoncturels telle la demande accrue d’énergie et de matières premières suite à la reprise économique mondiale.
Rappelons-nous qu’il y a à peine un peu plus d’un an, le prix du gaz avait atteint un plus bas historique. La vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain, même si nous devons tous intégrer que la transition énergétique a un coût.
Diminuons structurellement la consommation et la facture
Pour les clients comme pour les autorités publiques, le message est similaire: L’énergie non consommée est la moins chère de toutes.
Réagir à court terme
Utilisons tous de manière optimale les outils et comportements économiseurs d’énergie. Cumulons les petits gestes aux grands effets, tel diminuer la température de consigne du thermostat d’un ou deux degrés. Soyons plus impliqués dans notre consommation d’énergie.
Aidons les clients les plus fragilisés. Les services sociaux de proximité, CPAS, tuteurs d’énergies etc., effectuent un travail formidable. Ils doivent être renforcés et davantage financés. Les fournisseurs sont également à l’écoute de leurs clients. Ils négocient des reports ou des plans de paiement avec leurs clients en difficulté.
Opportunités à long terme
Réorientons la politique énergétique et les moyens financiers publics et privés vers une diminution structurelle de la consommation et de la facture d’énergie et misons résolument sur l’énergie renouvelable. Les investissements en isolation, panneaux photovoltaïques deviennent encore plus avantageux. C’est bon pour le portefeuille, le climat et pour la balance des paiements du pays.
Faisons de la facture d'énergie...une véritable facture d'énergie
Malgré la hausse considérable des prix de gros, deux tiers de la facture d’électricité et près de la moitié de la facture de gaz restent en revanche liés aux composantes régulées de la facture, pilotées par les pouvoirs publics.
Poser ces constats, c’est identifier clairement où se situent les principaux leviers pour diminuer structurellement la facture et soutenir la transition énergétique. La facture de gaz et d’électricité doit redevenir à terme une facture d’énergie. Les politiques sociales et climatiques devraient progressivement être davantage financées en dehors de la facture d’électricité et de gaz pour assurer une redistribution plus équitable des efforts de financement de la transition énergétique.