Un must pour décarboniser l'économie

Pour atteindre ses objectifs climatiques, la Belgique et ses régions doivent promouvoir une mobilité verte basée sur une utilisation accrue des vecteurs d’énergie gaz et électricité dans le secteur du transport. Via son groupe de travail mobilité verte, la FEBEG interagit avec toutes les parties prenantes intéressées afin de développer la part de marché des mobilités alternatives.

Décarboniser l’économie passe par un secteur du transport plus vert

La FEBEG et ses membres prennent leurs responsabilités dans la décarbonisation de l’économie belge grâce à une part d’électricité décarbonée de plus en plus large dans la production d’électricité nationale (reprise dans ‘l’EU-ETS’). Pour atteindre les objectifs climatiques, d’autres secteurs doivent impérativement diminuer leur empreinte carbone, parmi lesquels figurent en bonne place les secteurs du transport et du bâtiment. Ces secteurs font partie des secteurs dit ‘non EU-ETS’ (transport, bâtiments, agriculture, déchets).

Les défis sont importants (*) : Le secteur du transport représente à lui seul :

  • 23,4 % des émissions de CO2 en Belgique 
  • c’est également l’un des seuls secteurs dont les émissions de CO2 ont nettement augmenté (+15,6 % entre 1990 et 2022)
  • avec 7,6 MTeP (millions de tonnes équivalent pétrole), le transport constitue 23,4% de la consommation finale d’énergie en Belgique
  • les produits pétroliers constituent 87,6% de l’approvisionnement énergétique du secteur du transport 

(*) Chiffres 2022.  NB; les émissions du secteur du transport ne sont pas encore revenue au niveau de la période pre-Covid. Sources: Climat.be & Statbel

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Des législations qui poussent au verdissement de la mobilité

Tant au niveau européen qu'au niveau belge, des législations clés poussent à la transition vers une mobilité davantage décarbonée.

La FEBEG demande aux autorités et fédérales de veiller à la bonne application des règlements européens et à la traduction rapide de leurs éventuelles révisions dans le droit belge.

Les règlements clés au niveau européen

AFIR 

Le règlement sur les infrastructures pour carburants alternatifs (AFIR) est une législation de l'Union européenne visant à déployer des infrastructures de recharge et de ravitaillement pour les carburants alternatifs, y compris les véhicules électriques, dans l'ensemble de l'UE. 

Son objectif principal est de soutenir la transition vers une mobilité durable et de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports.

Conséquences sur les infrastructures de points de recharge :

  1. Déploiement Obligatoire : L'AFIR impose aux États membres de déployer notamment des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques (VE) dans des zones clés, notamment les réseaux de transport transeuropéens (RTE-T) et les zones urbaines. Cela garantit une couverture étendue et homogène.
  2. Objectifs contraignants en termes de capacité:

    1. Pour les Véhicules Électriques à Batterie (BEV) : D'ici 2025 : Les États membres doivent atteindre une capacité de recharge installée de 1,3 kW par véhicule BEV enregistré.
    2. Pour les Véhicules Hybrides Rechargeables (PHEV) :D'ici 2025 : Les États membres doivent atteindre une capacité de recharge installée de 0,66 kW par véhicule PHEV enregistré.

    Ces objectifs contraigants visent à garantir que les infrastructures de recharge sont suffisamment développées pour soutenir la croissance du nombre de véhicules électriques, en tenant compte des besoins spécifiques des BEV et des PHEV.

  3. Objectifs de Densité : Le règlement fixe des objectifs spécifiques pour la densité des points de recharge. Par exemple, des stations de recharge doivent être installées à des intervalles réguliers le long des principaux axes routiers, facilitant ainsi les trajets longue distance en VE.
  4. Normes Techniques : L'AFIR établit des normes techniques pour les infrastructures de recharge, assurant l'interopérabilité et la compatibilité des points de recharge à travers l'UE. Cela inclut des exigences sur la puissance minimale des bornes de recharge rapide.
  5. Infrastructures de Recharge Rapide : Il encourage l'installation de bornes de recharge rapide et ultra-rapide, réduisant le temps de recharge et rendant l'utilisation des VE plus pratique pour les utilisateurs.
  6. Accessibilité et Information : Le règlement prévoit que les infrastructures de recharge soient accessibles au public et que des informations en temps réel sur la disponibilité et les tarifs des points de recharge soient fournies aux utilisateurs. Cela améliore l'expérience utilisateur et la transparence.
  7. Soutien Financier et Incitations : L'AFIR prévoit des mécanismes de soutien financier et des incitations pour les investissements dans les infrastructures de recharge. Cela inclut des subventions et des financements pour aider à couvrir les coûts de déploiement.

En résumé, l'AFIR vise à créer un réseau dense et accessible de points de recharge pour les véhicules électriques à travers l'UE, standardisant les infrastructures et soutenant financièrement leur déploiement pour faciliter la transition vers une mobilité durable.

EPBD

La Directive sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD) est une législation de l'Union européenne visant à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments dans l'ensemble de l'UE. 

Ses principaux objectifs sont de réduire la consommation d'énergie dans les bâtiments, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de promouvoir des mesures d'efficacité énergétique.

Conséquences sur l'infrastructure de points de recharge :

  1. Installation Obligatoire : L'EPBD impose l'installation de points de recharge pour les véhicules électriques (VE) dans les nouveaux bâtiments ainsi que lors de rénovations majeures des bâtiments existants. Cela s'applique aussi bien aux bâtiments résidentiels que non résidentiels.
  2. Exigences de Pré-câblage : Les bâtiments doivent inclure le pré-câblage nécessaire pour l'installation future de points de recharge pour VE. Cela facilite et rend plus économique l'installation de points de recharge supplémentaires à mesure que la demande augmente.
  3. Déclencheurs de Rénovation : Pour les bâtiments existants subissant des rénovations majeures, l'EPBD exige l'inclusion d'une infrastructure de recharge pour VE, garantissant ainsi que les bâtiments plus anciens soient modernisés pour soutenir les VE.
  4. Bâtiments Non Résidentiels : Les grands bâtiments non résidentiels avec plus de 20 places de stationnement doivent installer un nombre minimum de points de recharge. Cela aide à garantir que les lieux de travail et les bâtiments publics sont équipés pour soutenir les utilisateurs de VE.
  5. Recharge Intelligente : L'EPBD encourage l'intégration de systèmes de recharge intelligente pour optimiser l'utilisation de l'énergie et soutenir la stabilité du réseau électrique. La recharge intelligente peut gérer le timing et la vitesse de la recharge des VE, réduisant ainsi la demande de pointe et améliorant l'efficacité énergétique.
  6. Soutien à la Croissance de l'Infrastructure : En imposant l'inclusion de points de recharge dans les bâtiments neufs et rénovés, l'EPBD soutient la croissance d'une infrastructure de recharge robuste et accessible, essentielle pour l'adoption généralisée des véhicules électriques.

Cette législation européenne a fait récemment l'objet d'une révision. La nouvelle mouture de l'EPBD doit être traduite dans le droit national (en pratique en Belgique régional) d'ici mai 2026. C'est principalment l'article 14 de la directive qui stipule les obligations en matières de points de recharge, de cablâge et de précablâge.

EU-ETS II

Le système d'échange de quotas d'émission de l'Union européenne (EU ETS) a évolué pour inclure des mesures spécifiques concernant le secteur des transports, dans le cadre des efforts globaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Voici les principales décisions et réformes pertinentes pour le secteur des transports :

1. Extension du système EU-ETS (ETS II) : D'ici 2027, l'EU ETS sera étendu aux émissions du secteur des transports routiers et des bâtiments (appelé ETS II). Cela signifie que les émissions des véhicules de tourisme, des poids lourds, ainsi que des bâtiments, seront couvertes par un système de quotas d'émission. Les entreprises opérant dans ces secteurs devront acheter des quotas pour couvrir leurs émissions de CO2, incitant ainsi à des réductions des émissions.

2. Allocation de quotas : Initialement, les quotas seront alloués de manière progressive pour éviter un choc économique trop brutal. Les secteurs couverts auront des quotas gratuits pour une période initiale, après quoi des enchères seront utilisées pour déterminer les quotas restants. Une réduction progressive du nombre de quotas ce qui augmentera le prix du carbone et encouragera des réductions d'émissions.

3. Mécanisme de stabilisation ou 'Réserve pour la Stabilisation du Marché' (MSR) : Un mécanisme est mis en place pour absorber les excédents de quotas et ajuster l'offre en fonction des fluctuations du marché, ce qui aide à stabiliser le prix du carbone et à maintenir des incitations efficaces pour la réduction des émissions.

4. Objectifs de réduction : Les objectifs de réduction des émissions sont alignés avec les engagements climatiques de l'UE, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

5. Mesures de compensation et soutien :  Des mesures sont envisagées pour aider les ménages à faible revenu et les petites entreprises à s'adapter aux coûts supplémentaires liés aux quotas d'émission, afin d'atténuer les impacts sociaux et économiques de la transition.

L'inclusion du secteur des transports dans l'EU ETS est une étape critique pour atteindre les objectifs climatiques de l'UE, en créant des incitations financières pour réduire les émissions de CO2 dans ce secteur crucial.

Bénéfices des véhicules électriques

L’offre de véhicules électriques abordables dans les segments les plus courants va se développer rapidement. L’équipement public et privé en bornes de rechargement va suivre.

L’électrification du transport est très bénéfique pour l’environnement :

  • Réduction des émissions de GES : un véhicule électrique moyen est aujourd’hui responsable de seulement 50g CO2/km, soit moitié de l’objectif européen de 95g CO2/km attendu en 2021 pour les moteurs à combustion interne
  • Qualité de l’air : pas d’émission à l’échappement donc réduction drastique des particules fines et des taux de NOx, SOx et des pics d’ozone
  • Efficience énergétique : la conversion énergétique d’un moteur électrique est trois fois plus performante que celle d’un moteur à combustion interne => consommation d’énergie en forte baisse.
  • Coûts de fonctionnement maîtrisés =>Les coûts de carburant par kilomètre parcouru sont nettement moindres avec le ‘carburant’ électrique => Beaucoup moins de maintenance qu’un moteur diesel ou essence => L’usager peut offrir des services de flexibilité au réseau et charger son véhicule à partir de sa propre production solaire.
  • Intégration accrue des énergies renouvelables => Les véhicules électriques associés aux solutions de rechargement rapides et intelligentes offrent une solution attractive en matière de gestion de la demande et constituent un vaste potentiel de stockage d’énergie décentralisé.
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Oplaadpaal Melle Mei

Le gaz pour une mobilité longue distance plus propre

Le gaz naturel est l’hydrocarbure le plus propre et représente un bénéfice substantiel pour l’environnement en remplaçant facilement les carburants classiques à base de pétrole pour les applications de transport. Le gaz naturel émet moins de CO2 que tous les autres hydrocarbures et il est nettement moins polluant (émissions très basses de particules fines de SO2 et de NOx).

Le gaz synthétique et le biométhane sont en plein développement. Ils peuvent être produits à partir de déchet, de biomasse, d’électricité excédentaire et d’autres sources d’énergie naturelles et renouvelables. Lorsque l’on mélange gaz naturel, biométhane et gaz synthétique, le bilan carbone déjà favorable des véhicules au gaz naturel peut être considérablement amélioré.

Le CNG et le LNG sont des carburants idéaux dans le domaine du transport individuel longue distance, du transport lourd et du transport maritime.

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Mobilité propre: gas vs diesel dans le transport

Liens intéressants

L’observatoire européen des carburants alternatifs

L'EAFO maintient toute une série de statistiques sur les véhicules électrique, à l’hydrogène et au gaz.

EAFO - European Alternative Fuels Observatory

EU-ETS 2 : taxation carbone notamment dans le secteur du transport

ETS2: buildings, road transport and additional sectors - European Commission (europa.eu)

Association belge des véhicules au gaz naturel

Gas.be

Association européenne des véhicules au gaz naturel

Eurogas

Duurzame mobiliteit in Vlaanderen - MOW

Duurzame mobiliteit | Vlaanderen.be

Elektrificatie transport & mobiliteit in Brussel

Homepagina | Electrify.brussels

Climat.be - Emissions par secteur

Le site fédéral belge pour une information fiable sur les changements climatiques