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Rendre les contrats fixes plus accessibles passe par une répartition équilibrée des risques

18/12/2023

Selon des chiffres récents de la FEBEG, seul un client sur cinq disposait encore d’un contrat d’énergie fixe en septembre 2023. Ils étaient encore près de quatre sur dix dans ce cas au début 2023 et même six sur dix au début 2022.

Normal nous direz-vous ! Il n’y a plus de produits fixes disponibles sur le marché. Cependant, la CREG qui surveille attentivement l’offre de marché nous envoie un signal différent. Actuellement, près de 30% (électricité) et de 34% (gaz) des contrats proposés sur le marché sont de type fixe. L’offre de contrat fixe est donc bien de retour sur le marché après avoir presque disparu au plus fort de la crise des prix de l’énergie.
 
Pourquoi alors ce désintérêt flagrant pour ces produits fixes qui, il y a peu, emportaient encore l’adhésion de la majorité des clients ? La réponse est économique et liée au différentiel de prix entre les deux types de produits. Un tarif variable est dans les conditions actuelles toujours moins onéreux qu’un tarif fixe au moment de la signature du contrat. Celui qui opte pour un contrat fixe opte pour une sécurité tarifaire pour laquelle il est prêt à payer une ‘prime de risque’ à son fournisseur (le principe est le même pour les prêts hypothécaires à taux fixe vs. à taux variable).

Mais, actuellement le différentiel de prix entre tarif d’énergie variable et fixe est important (même s’il diminue progressivement), ce qui dissuade les clients d’opter pour les produits fixes. Cette désaffection est due à deux facteurs principaux :
 
  • La volatilité des prix et les risques de marché restent fort importants et imprévisibles dans un marché de l’énergie qui s’est calmé mais qui n’est pas revenu aux fondamentaux d’avant la crise des prix. La prime de risque est dès lors structurellement plus élevée qu’avant la crise des prix.
  • Le contrat n’est fixe que dans le chef du seul fournisseur ! Comme évoqué plus haut, le client résidentiel est légalement libre en Belgique de quitter son fournisseur quand il le souhaite, quel que soit la forme ou la durée du contrat qui le lie à ce dernier (il s’agit d’une législation quasi unique en son genre en Europe). Ce déséquilibre considérable entre parties contractantes engendre des primes de risques supplémentaires incluses dans les contrats d’énergie de type fixe.
Peut-il en être autrement ?
Oui, les Pays-Bas le prouvent. L'indemnité de rupture y a été réintroduite.
Résultat ? La comparaison des tarifs de quelques grands fournisseurs aux Pays-Bas montre qu'un contrat fixe y est en moyenne proposé plus de 150 euros moins cher qu'un contrat variable. 

Marc van de Bosch, general manager FEBEG : " Dans son mémorandum 2024, la FEBEG plaide pour la réintroduction d’indemnités de rupture pour les seuls contrats d’énergie fixe. La FEBEG et ses membres, souhaitent ainsi permettre aux consommateurs de s’engager de manière ferme pour une durée contractuelle fixe, ce qui leur permettrait de bénéficier de prix à nouveau plus attractifs pour ces contrats fixes qu’ils plébiscitent. Le client le réclame, c'est possible dans les pays voisins… alors qu'attendons-no ? "