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Sécurité d’approvisionnement belge à l’horizon 2026-2027 : notre talon d’Achille ?

06/04/2022

La décision du gouvernement de limiter le volume de capacité pour l’enchère CRM T-4 (2026) 6.417 MW (1) semble audacieux. La détermination de ce volume repose sur trois hypothèses politiques dont seul le temps nous permettra de vérifier la validité :

  1. La disponibilité opérationnelle des deux réacteurs nucléaires belges (Tihange 3 & Doel 4) pour l’hiver 2026-2027 devra être avérée. A l’heure actuelle rien n’est certain à cet égard.
  2. Le niveau de disponibilité du parc nucléaire français - un élément qui pèse lourd dans l’importation électrique belge - ne devra pas s’être altéré. Le calcul du volume T-4 (2026) tient compte de la seule indisponibilité imprévue de deux réacteurs français, ce au-delà des réacteurs en arrêts planifiés. Actuellement, 7 réacteurs nucléaires français sont en arrêt non planifié.
  3. La possibilité de contracter environ 2.600 MW de capacité lors de l’enchère T-1 (2026).
    ​Il s’agit de deux types de capacités :
  • 1.249 MW de capacités disponibles moins de 200h/an, soit principalement du stockage et de la gestion de la demande.
  • 1.428 MW de capacité d’importation qui doit être réellement disponible

Ce volume potentiel d’enchère T-1 a toujours paru surestimé pour la FEBEG.

Marc Van den Bosch, general manager FEBEG : « La décision du gouvernement concernant les volumes de capacités pour l’enchère T-4 (2026) repose sur la convergence de plusieurs hypothèses positives, ce qui nous semble optimiste.
La FEBEG estime toujours que 3 à 3,5 GW de capacités pilotables restent indispensables pour assurer la sécurité d’approvisionnement, ce qui correspond à un minimum de 3 nouvelles centrales gaz en 2025, même en cas de prolongation de deux unités nucléaires. Une sécurité d’approvisionnement éventuellement mal calibrée aura un prix qui pourrait dépasser les gains éventuels obtenus sur base de prévisions ambitieuses ».

(1) Le volume de capacité qui sera contracté peut être moindre en fonction du prix des offres, ce conformément à 'l'Arrêté Royal méthodologie'.