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La fiscalité doit évoluer pour permettre aux pompes à chaleurs de gagner des parts de marché en Belgique 

21/11/2023

Certains émettent des doutes quant à la capacité des pompes à chaleur à produire un bon rendement COP (Coefficient de Performance Energétique) au cœur de l’hiver européen. Combiné à un prix élevé de l’électricité, il s’agit d’un frein majeur à l’adoption des pompes à chaleur en Belgique.

Une méta étude européenne récente a analysé les performances des pompes à chaleur lors du mois le plus froid de l’année (janvier), ce sous différentes latitudes européennes.

Cette étude conclut que le COP d’une pompe à chaleur reste, lors des périodes de froid intense et de gel, plus de deux fois plus élevé que celui obtenu avec une chaudière classique. L’étude constate également que les pompes à chaleur ont un niveau de pénétration plus élevé dans les pays les plus froid (en Scandinavie) que dans des pays plus tempérés tel la Belgique. 

Voilà un constat plutôt positif, qui devrait convaincre davantage de ménages de franchir le pas vers la pompe à chaleur.

Mais cela, c’est sans compter sur le critère du prix des différents vecteurs énergétiques en Belgique. Dans son mémorandum en vue des élections 2024, la FEBEG engage les futurs gouvernements à taxer les énergies en fonction de leur contenu en CO2 (moins d’émissions de CO2 = moins de taxes).

Aujourd’hui ce n’est pas le cas, comme démontré dans le graphique ci-dessous. L’électricité, véritable fer de lance de la décarbonation, est ainsi le vecteur énergétique le plus taxé de tous dans le domaine du chauffage domestique.

Cela signifie que l’excellent gain de rendement obtenu par l’installation d’une pompe à chaleur (COP 3-4 sur un cycle annuel) ne permet actuellement pas de compenser le surcoût dû au prix du vecteur électricité lui-même.

Un simple calcul de TCO (Total Cost of Ownership) conduit alors les ménages à opter pour une solution de chauffage bien moins favorable pour le climat et pour la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Notons encore qu’un ménage qui modernise ou change son système de chauffage est engagé en moyenne pour 15 ans de consommation du vecteur énergétique choisi.
 
Marc Van den Bosch, general manager FEBEG : « Les gouvernements doivent donc donner un signal d’investissement fort et clair aux ménages belges pour les orienter vers la pompe à chaleur. L’objectif est ainsi de faire des combustibles renouvelables et faiblement carbonés le premier choix des ménages, tant sur le plan environnemental que sur celui des coûts ».
 
Pour rappel, le chauffage domestique et le chauffage de l’eau sanitaire représentent 85% de l’utilisation finale d’énergie des ménages pour leurs besoins domestiques. En outre, 87% des ménages utilisent actuellement le gaz ou le mazout comme principale source de chauffage (source : SPF Economie - Analyse de la consommation énergétique des ménages en Belgique en 2020).