SIA-Partners vient d’actualiser son étude concernant les marges des cinq principaux fournisseurs belges de gaz et d’électricité (>90% de parts de marché cumulées).
Le constat de cette étude réalisée pour compte de la FEBEG est sans appel : Les principaux fournisseurs belges n’ont en rien profité des prix de gros élevés constatés sur les marchés de l’énergie en 2022. Cela contredit une opinion largement répandue qui les dépeint comme des « profiteurs » de crise.
En réalité, leurs pertes se sont creusées avec une marge Ebit (moyenne arithmétique des ‘Profits avant intérêts et taxes’) négative de -1,4% en 2022 (vs. -1,3% en 2021).
Les marges des fournisseurs – pour leur périmètre pur d’activités de fourniture de gaz et d’électricité - étaient déjà structurellement faibles de 2016 à 2020, avec en moyenne 1,5% d’Ebit, avant de plonger dans le rouge en 2021 et 2022.
Cette situation « apparemment » paradoxale témoigne des importantes difficultés financières et opérationnelles rencontrées par les fournisseurs lors de la crise des prix de l’énergie qui a débuté mi-2021, succédant à la crise du COVID-19 qui avait également impacté leur rentabilité.
Ces mauvais résultats financiers 2022 découlent entre autres :
- des contrats à prix fixes garantis malgré les prix élevés sur les marchés de gros;
- des coûts de déséquilibre extrêmement élevés;
- des coûts engendrés pour les fournisseurs par le doublement du nombre de bénéficiaires du tarif social (un ménage sur cinq avec l’ajout des bénéficiaires ‘BIM’);
- des pertes dues à l’augmentation des dettes irrécouvrables de clients.
Les factures irrécouvrables ont ainsi quasi doublé en 2022 vs. 2021, ce en termes de la part des factures irrécouvrables divisée par les revenus (0,65% en 2022 vs. 0,37% en 2021).
Le bilan s’aggrave encore lorsque l’on exprime cette tendance en euros. Le montant global des factures irrécouvrables quadruple alors (vs. 2021) pour atteindre un plus haut historique de 160 millions d’euros. En 2022, le montant de ces factures irrécouvrables représentent ainsi quasi la moitié de la perte (Ebit) des principaux fournisseurs.
Marc Van den Bosch, general manager FEBEG : « Ces pertes financières sectorielles successives en 2021 et 2022 corroborent le message que la FEBEG a fait passer tout au long de la crise des prix de l’énergie. Les fournisseurs ont subi cette crise tout autant, voire dans certains cas davantage que leurs clients. C’est tout à fait logique puisqu’ils étaient confrontés aux soubresauts des marchés en amont de leurs clients ».