Le récent rapport commun des régulateurs, portant sur l’année 2022, décrit une situation que la FEBEG a anticipé depuis quelques années déjà. Le nombre de fournisseurs actifs sur le marché a diminué de manière structurelle dans notre pays en 2022. Moins de fournisseurs et moins de produits offerts, cela signifie un appauvrissement du marché.
La FEBEG a déjà constaté à de nombreuses reprises que pointé ce risque de consolidation du marché à de nombreuses reprises, que le ‘coût de service par client » et les risques opérationnels sont plus élevés pour les fournisseurs actifs en Belgique que pour ceux qui le sont dans les pays limitrophes, ce qui augmente le risque de consolidation du secteur.
La taille modeste, la complexité de nos marchés de l’énergie (largement régionaux) et surtout les risques encourus constituent notamment un frein de plus en plus important pour l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché. D’autres fournisseurs autrefois actifs au sein de certaines régions ont jeté (temporairement ?) le gant, car mis dans l’incapacité structurelle d’opérer avec une marge bénéficiaire acceptable.
Les régulateurs constatent une forte diminution de l’IHH - l’indice de concurrence ‘Herfindahl-Hirschman’ - en 2022.
Ils motivent ainsi le contexte de ce recul : « La baisse enregistrée depuis 2021 est due, d'une part, à un certain nombre de rachats et de faillites. On note aussi l'impact de certaines décisions (politiques) qui rendent le marché belge de l'énergie moins intéressant pour les fournisseurs. D'une part, les fournisseurs doivent se conformer à des règles plus strictes pour entrer sur le marché. D'autre part, le nombre d'obligations de service public qui leur incombent augmente, notamment en région wallonne et en région de Bruxelles-Capitale. Les marges bénéficiaires s'en trouvent amoindries ».
Marc Van den Bosch, general manager de la FEBEG : “ évoquer des ‘marges bénéficiaires amoindries’ est un euphémisme. Une étude de Sia-Partners pour la FEBEG a démontré la forte dégradation des comptes d’exploitation des principaux fournisseurs belges et des pertes tant en 2021 que 2022 dans leur périmètre strict d’activité de fourniture d’énergies. Les résultats financiers 2022 des principaux énergéticiens belges sont désormais publiés. Ils confirment les résultats de cette étude avec des pertes financières très importantes des mêmes acteurs, cette fois sur leur périmètre d’activités consolidé, soit y compris leurs activités de production. Les pouvoirs publics concernés doivent impérativement restaurer la dynamique concurrentielle de la fourniture, ce en particulier à Bruxelles et en Wallonie. Cela demande notamment par une limitation du nombre et des coûts des OSP (obligations de services publics)».